« Au début, la VAE a été pour moi une ennemie, elle nous a été imposée et banalisée. Par la suite, … j'ai eu l'impression d'en avoir fait une alliée ... »
Aurélie CARRION – Infirmière DE travaillant au bloc opératoire depuis 6 ans - 4 mois de travail pour la rédaction du Livret 2 - Obtention des 8 compétences en 2016 du premier coup (ancien livret). Sa formation des 49h réalisée, elle est désormais IBODE.
« En mars 2016, lorsque mon établissement m’a inscrit à une formation pour la VAE, j'étais loin d'imaginer ce qui m’attendait. De plus, à l’époque, tout le monde était dans le flou, et personne ne tenait le même discours en ce qui concerne la VAE.A la suite des 2 jours de formation initiale, j’ai compris que la VAE validée me permettrait d'obtenir le même diplôme d'état que celui obtenu à l’école. Mais j’ai également pris conscience que les mois à venir allaient être très difficiles : concilier travail, vie de famille, vie sociale (vacances déjà organisées ...) et VAE …
Ma colère passée, les mois qui ont suivi ont été en effet particulièrement denses. Je me suis isolée de ma vie familiale et sociale. J'ai beaucoup compté sur le soutien de mes proches qui m'ont encouragé dans les moments de désespoirs, de dépréciation de moi-même. Je ne comptais pas les heures, je travaillais au bloc la journée et je réalisais mon dossier le soir, pendant mes repos, mes WE et mes vacances, NON STOP.
Se remettre en « mode étudiant » quand vous avez un métier qui sollicite plus votre organisation et votre anticipation que votre "plume" n’est pas facile. Entre le début et la fin du dossier, mon style a changé, ma façon de penser, mon analyse, mon argumentation, ... Je me suis sentie grandir professionnellement tout au long de cette rédaction. Je partais avec de l'expérience et des connaissances, j’ai dû les approfondir à travers de nombreuses recherches théoriques. J'ai également travaillé sur un projet d'établissement que j'ai mis en place et dont je suis fière aujourd'hui : j'ai l’impression d'avoir apporté ma pierre à l'édifice.
Nous étions 5 IDE en formation, nous avons organisé des réunions hebdomadaires afin de partager nos doutes, nos difficultés, nos pleurs … mais aussi nos idées et nos avis. Ce groupe a été l'élément clé dans la poursuite de la VAE. Nous avons d’ailleurs contaminé les autres et certains se sont lancé volontairement dans une VAE. Je regrette cependant l’absence de soutien de notre hiérarchie.
Je n'ai pas eu le choix de l'accompagnement (EFFICIOR). Notre accompagnateur débutait lui aussi l’exercice en 2016, il nous guidait dans la forme et dans le fond mais il n'avait pas l'expérience et le recul d'aujourd'hui. Au fur et à mesure que je progressais dans mon dossier, l'accompagnement était lui aussi de plus en plus encourageant et certain. Heureusement qu'il était là ! Que ce soit sur le plan de l'écrit, que de l'oral blanc, ou du soutien psychologique, j'aurai abandonné en court de route sans lui. Merci à mon accompagnateur d'avoir cru en moi et de m'avoir accompagné jusqu’au bout.
L'oral, est l'examen le plus difficile, il a fallu montrer de l'assurance, ne pas se laisser déstabiliser par son stress. Tout d'abord, Le jury a évalué mes connaissances puis très vite l'entretien s'est transformé en échange d'idées, d'organisation entre différents centres de santé. C'était un moment très enrichissant et de partage.
Au début, la VAE a été pour moi une ennemie, elle nous a été imposée et banalisée. Par la suite, et grâce au regard et aux encouragements d'EFFICIOR, j'ai eu l'impression d'en avoir fait une alliée qui m'a permis de prendre confiance en moi, professionnellement comme personnellement. Je sors grandie de cette expérience. Mes pratiques ont changé mais le regard des chirurgiens sur moi aussi. On partage des questionnements sur les bonnes pratiques, l'hygiène... Ils m'incluent et me font participer à des projets d'amélioration de la prise en charge des patients... J'ai l'impression d'avoir une réelle reconnaissance professionnelle.
Cette prise de conscience professionnelle n'a pas été sans répercutions dans l’équipe : aujourd'hui nous sommes majoritaires à vouloir faire appliquer les bonnes pratiques.
J'ai réalisé la formation de 49h qui a été très enrichissante. En revanche, si nos établissements n’utilisent pas notre nouveau champ de compétences cela sera très frustrant.
En résumé, j'ai eu l'impression de déplacer des montagnes ! »